Plan de relance : comment décarboner le secteur automobile et accompagner sa mutation ?

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relance secteur automobile

1/ Investir dans l’Alliance pour les batteries 

Les batteries sont la clé de l’électrique et la relocalisation de leur production une évidence… si l’on suit certains critères pour optimiser le bénéfice environnemental des véhicules produits et fournir à l’industrie un avantage compétitif :

  • Fixer des critères environnementaux pour la production des batteries
  • Se fixer un objectif ambitieux : la moitié des véhicules à batteries produits en France le seront avec une batterie made in Europe d’ici 2025, 100% en 2030
  • Privilégier les partenariats avec les acteurs économiques européens et français
  • Soutenir l’émergence de la filière de rétrofit
  • Exiger un respect strict du devoir de vigilance des entreprises parties prenantes concernant les droits humains et environnementaux (avec l’essor de l’électrique et la production de batteries, consommatrices de ressources minérales, le secteur automobile est concerné au premier plan).
  • Mettre en place une fiscalité environnementale aussi pour les batteries (par exemple grâce à un bonus à l’achat pour les batteries hors UE). 

2/ Miser sur l’accessibilité et la performance du réseau de bornes de recharge

Qui dit batteries, dit recharge : pour atteindre l’objectif de 100 000 bornes de recharge fin 2021, les efforts doivent être renforcés autant sur le financement des recharges individuelles que sur les bornes publiques. Pour cela il est nécessaire de :

  • Intégrer l’aide à l’installation de borne de recharge dans le dispositif d’aide à la rénovation des logements.
  • Financer la maintenance des bornes de recharge publiques. Le budget des collectivités est à ce jour insuffisant, alors que le besoin d’investissement est conséquent : la maintenance d’une borne représente 1000€/an.

3/ Relocaliser la production de petits véhicules 

Dans le cadre de la conversion à l’électrique, certains métiers vont disparaître et d’autres vont surgir. Comment faire pour que ce virage ne se traduise pas par une menace pour l’emploi, mais devienne au contraire une opportunité ? Le nouveau plan de relance devra :

  • Favoriser la localisation de la production de véhicules à haute performance environnementale (plus légers, plus petits, des 2 et 3 roues, modulables) et adaptés aux besoins quotidiens des Français (contrairement aux SUV).
  • Intégrer un critère poids dans le barème du malus à l’achat pour les véhicules neufs (car plus un véhicule pèse lourd, plus il émet de CO2). Cette mesure est soutenue par la Convention citoyenne pour le climat.
  • Favoriser la production locale à travers les politiques d’achat qui prennent en compte les critères environnementaux et de proximité.
  • Impliquer les salariés dans les instances de décision des entreprises, en réhaussant la proportion des salariés dans les conseils d’administration des grands groupes.
  • Conditionner le soutien à la robotisation des usines à une plus forte responsabilité sociale. Si la modernisation des usines, annoncés dans le plan de relance de mai, est nécessaire, elle ne doit pas se faire au détriment de l’emploi.

4/ Réinventer la gouvernance

  • Mettre en place un suivi du plan de relance : puisque ce plan présente des objectifs chiffrés, un suivi est indispensable. Une gouvernance ouverte est nécessaire : associations, acteurs du secteur automobile, syndicats et consommateurs doivent pouvoir accéder aux informations et questionner les indicateurs de manière précise, pour pouvoir faire des recommandations. 
  • Redéfinir un nouveau contrat de filière : le contrat de filière négocié en 2018 n’est plus valable, tant sur le volet environnemental que social. La nouvelle gouvernance mise en place pourrait prendre la forme d’une commission paritaire et qu’elle se traduise d’ici 2021 par la redéfinition d’un nouveau contrat de filière pour le secteur automobile, adapté aux enjeux auxquels le secteur est confronté.
Chapo : 
Le plan de relance de l’économie française sera présenté le 25 août et avec lui de nouvelles mesures concernant le secteur automobile (investissements pour les batteries, une baisse des impôts de production…). En mai dernier, le secteur bénéficiait déjà d’un plan de soutien qui présentait de nombreuses lacunes, ne donnant aucune garantie sur l’emploi et allant à rebours de la crise écologique. Au-delà des mesures d’urgence, cette deuxième relance doit viser la transformation du secteur grâce à une stratégie claire à moyen et long terme : comment concrètement relocaliser la production et quels types de produits seront relocalisés ? Quelles conditions pour le virage à l’électrique ? Quelle stratégie pour stopper la perte d’emplois dans le secteur ? Pour la FNH, voici les 4 mesures phares pour une relance qui réponde vraiment aux enjeux sociaux et environnementaux du secteur.
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