Poules pondeuses en cage : ne peut-on pas faire une omelette sans casser des poules ? L214 alerte sur un élevage maltraitant les poules
L214 porte plainte pour mauvais traitements et pour actes de cruauté contre le groupe Pampr’œuf, © L214
Des employés shootant dans des poules comme s’il s’agissait de ballons de foot... 200.000 poules pondeuses, taux de mortalité de 11.86%. Une pétition pour faire stopper ce scandale !
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L214 : un élevage de poules en cage, nouvelles images
L214 rend publiques ce jeudi 16 décembre de nouvelles images d’un élevage en cage de poules pondeuses situé dans les Deux-Sèvres et appartenant au groupe Pampr’œuf. Ce groupe produit 1 milliard d’œufs par an, soit près de 20 % de la production nationale d’œufs vendus avec leur coquille. Présentées par le magicien-humoriste Éric Antoine, ces images témoignent de la cruauté inhérente à l’élevage en cage des poules pondeuses, et révèlent la violence inouïe du ramassage des animaux pour l’abattoir à la fin du cycle de production. On y voit par exemple des employés shooter dans des poules comme s’il s’agissait de ballons de foot.
L214 porte plainte et interpelle la Commission européenne
En plus des violences extrêmes dans la manipulation des animaux, les infractions à la réglementation sont multiples : non-conformité des installations (absence de litière, de mangeoires conformes et parfois de grattoirs), absence de soins, poules mortes (en état de décomposition avancée) laissées dans les cages, conditions de chargement et de transport non conformes aux réglementations européennes en vigueur.
Face à ces infractions, l’association porte plainte pour mauvais traitements et pour actes de cruauté contre le groupe Pampr’œuf, auprès du procureur de Niort, et dépose une plainte auprès de la Commission européenne pour l’usage de cages non conformes.
200.000 poules, sans lumière du jour
Dans cet élevage, près de 200 000 poules vivent les unes sur les autres dans des cages exiguës, sans jamais voir la lumière du jour. Leurs pattes reposent sur un sol grillagé. Certaines d’entre elles n’ont plus aucune plume sur le corps, d’autres sont à l’agonie et privées de soins ; d’autres encore sont mortes et laissées au milieu des déchets, ou dans les cages au milieu de leurs congénères, parfois jusqu’à un niveau de décomposition avancée. Une clôture électrique est installée dans les cages pour empêcher les poules de manger les œufs qui ont roulé à l’avant sur le convoyeur.
Taux de mortalité de 11.86%
Durant la période d’élevage, 23 560 poules au total n’auront pas supporté ces conditions infernales et auront succombé avant l’envoi à l’abattoir (carnet de suivi de l’élevage). Cela représente un taux de mortalité considérable de 11,86 %. Preuve, s’il en fallait, des conditions extrêmement hostiles de l’élevage en cage pour ces animaux.
Éric Antoine et L214 réclament la fermeture de cet élevage et l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses, comme s’y était engagé Emmanuel Macron. De plus, ils demandent à Pampr’œuf de s’engager publiquement à cesser ce mode d’élevage, comme l’ont déjà fait la quasi-totalité des acteurs du secteur. Une pétition est en ligne sur le site de L214 pour soutenir ces demandes.
Pampr’œuf refuse de s’engager et reste sourd aux attentes des citoyens
Pampr’œuf se démarque des autres grands producteurs d’œufs en étant le seul à ne pas avoir publié d’engagement officiel excluant l’élevage en cage de l’ensemble de ses activités d’ici 2025. Quatre ans après les engagements de l’ensemble de la grande distribution et plus de deux ans après l’engagement du groupe Avril (numéro 1 de l’œuf en France), L214 demande à Pampr’œuf de rattraper son retard en tournant officiellement le dos à ce mode d’élevage. Aujourd’hui, 81 % des Français sont favorables à l’interdiction de l’élevage des poules pondeuses en cage (dont ruraux : 79 % ; Paris : 81 % ; gauche : 86 % ; majorité présidentielle : 86 % ; droite : 78 % ; RN : 79 %), selon un sondage IFOP de 2021 (source : Woopets).
Abandon des œufs de cage en 2022 : une promesse non tenue d’Emmanuel Macron
Lors de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait annoncé que les œufs de poules en batterie seraient interdits à la vente au consommateur d’ici 2022. Alors que cette promesse avait été réaffirmée quelques mois après l’élection, aucune action n’a encore été entamée par l’exécutif pour tenir cette promesse de campagne alors que la fin du quinquennat approche.
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214 : « Ce n’est malheureusement pas par un tour de magie que nous parviendrons à bannir l’élevage en cage des poules pondeuses. Les responsables politiques mais aussi les entreprises doivent agir et s’engager contre ces pratiques d’un autre âge. Pampr’œuf est le dernier grand producteur d’œufs à ne pas avoir publié d’engagement officiel à cesser l’élevage en cage pour la totalité de ses activités, contrairement à l’ensemble de ses concurrents directs. Pour mettre fin aux atrocités de l’élevage en cage, il est essentiel que Pampr’œuf s’engage publiquement pour la fin des cages. Le président de la République et les candidats à l’élection présidentielle de 2022 doivent quant à eux répondre à cette demande sociétale et organiser la sortie de ce mode d’élevage en fixant au plus vite son interdiction pour 2025. »
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