Second tunnel à Chamonix, le maire a dit non ! Mais, l’intérêt national prime...

Ce mardi 16 septembre, le Maire de Chamonix-Mont-Blanc a appris par voie de presse l’appel réitéré du Gouvernement italien au doublement du Tunnel du Mont-Blanc (TMB) par l’intermédiaire de son Vice-ministre aux Transports, alors en visite dans la Vallée d’Aoste. Monsieur Edoardo RIXI allant jusqu’à appeler de ses vœux un dialogue direct avec la population française, notamment dans la perspective des élections municipales à venir à Chamonix-Mont-Blanc, soulignant qu’un deuxième tube était selon-lui la seule solution « raisonnable » face à des positions qu’il considère comme « extrémistes ».

Au-delà de l’inélégance des formules employées et à ce qui peut être interprété comme de l’ingérence en vue des prochaines élections municipales, le Maire de Chamonix-Mont-Blanc appelle de ses vœux au strict respect des habitants de Chamonix et tout particulièrement à leur autonomie en matière électorale :

« Je demande à ce qu’on respect notre démocratie locale. La position de la Collectivité est la même depuis des années. Et pour ceux qui espèrent influencer les prochaines élections, je rappelle que le Conseil municipal a renouvelé à l’unanimité – incluant donc la majorité et les groupes minoritaires – son opposition au doublement du tunnel au travers d’une motion en février dernier. Non, il n’y aura pas de second tunnel ! »

Alors que le Gouvernement français vient de valider le scénario dit du « grand gabarit » de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin, le Maire de Chamonix rappelle que la priorité environnementale et sécuritaire doit être d’assurer le report modal des poids lourds circulant actuellement sur les autoroutes alpines. Et d’ajouter :

« Annoncée en 2032-2033, la liaison transalpine du Lyon-Turin devrait permettre le report modal de près d’un million de camions. Là est la véritable ambition environnementale. A contrario, si la modernisation et la sécurisation du TMB est une nécessité, le doublement du tunnel est un projet digne du siècle passé.  »

Tandis que le sujet du doublement du tunnel avait déjà été abordé lors du Comité franco-italien à Nice le 7 février dernier, le Ministre des Transports français avait confirmé la position du Gouvernement auprès de la mairie tout en reconnaissant l’existence d’un Comité technique travaillant sur l’option du doublement. Monsieur le Maire de Chamonix regrette de n’avoir jamais pu rencontrer ce groupe d’expert – la concertation avec les acteurs du territoire étant renvoyée au niveau régional – ainsi que le manque de visibilité concernant la temporalité des travaux.

« Le manque de concertation et de transparence avec les acteurs territoriaux est un problème. Certains chiffres sont avancés sans que l’on sache s’ils sont sérieux ou s’il s’agit d’arguments visant à favoriser certains scénarios économiques et politiques. Toutefois cela ne doit pas remettre en question l’amitié transfrontalière. Suisses, Italiens et Français travaillent main dans la main depuis plus de 30 ans au sein de l’Espace Mont-Blanc, et cela ne doit pas changer. »

Le Maire de Chamonix rappelle par ailleurs qu’il est en contact très régulier avec le maire de Courmayeur et les autorités de la Vallée d’Aoste. Si les attentes peuvent ponctuellement différer, Chamonix-Mont-Blanc réaffirme son engagement à renforcer la coopération transfrontalière au sein de l’Espace Mont-Blanc, en phase d’évoluer vers un Groupement européen de coopération transfrontalière (GECT).