Gynéco face caméra : les tâtonnements de la téléconsultation
Publié le par à 0 h 0
Le nombre de téléconsultations gynécologiques double d’une semaine sur l’autre depuis le confinement. Si ces consultations permettent de garder le lien avec les patientes, et présentent même certains avantages, elles rencontrent encore des limites...
À l’accueil du centre médical, Célia est débordée : “Avant je mettais cinq minutes à déplacer un rendez-vous. Maintenant je passe un quart d’heure avec les patientes pour leur expliquer cette nouvelle procédure. Et certaines viennent quand même, au risque d’être congédiées par l’échographe, reconverti en videur. ”
Comme Lise, une mère de famille, qui refuse de se connecter : “La docteure m’a proposé une téléconsultation sur Qare. Mais comment va-t-elle m’examiner ? Par camera ? ” Une question récurrente depuis fin mars.
"On peut parfois établir un diagnostic différentiel (par élimination) ; par exemple, récemment, une inflammation du sein que la caméra m’a permis de voir."
En cas de grossesse, la téléconsultation permet aussi de vérifier que la patiente n’a pas perdu ou pris trop de poids, que le bébé bouge bien. Ou encore la mise en place ou le changement de pilule, la prescription d’un traitement pour une pathologie qu’un questionnaire a suffi à établir, comme une mycose vaginale. "Surtout, on peut transmettre les résultats d’un examen en face-à-face et non par téléphone. C’est important de lire la réaction de la patiente à ce moment-là, de pouvoir la rassurer. Et puis d’être rémunéré pour ce moment", précise le docteur Olivier Ami.
”Même si ce n’est pas un rendez-vous au cabinet médical, il convient de le formaliser, ajoute le docteur Yéhouda Benchimol, créateur du site Doctinet : une patiente m’a appelée de son portable alors qu’elle était en voiture. Je lui ai demandé de reprendre RDV quand elle serait disponible et au calme. Une autre m’a appelé, en train de fumer… Ce ne sont pas de bonnes conditions pour établir un diagnostic fiable.”
Charlotte, enceinte du 8e mois a elle été soulagée de pouvoir suivre ses cours de préparation à l’accouchement pendant l’épidémie - un temps suspendus - avec une sage-femme en ligne, sans prendre de risque, sans avoir de déplacement à faire, et en associant là aussi son conjoint. "Nous sommes deux ou trois par séance sur Zoom, la discussion est fluide et l’ambiance est détendue."
Une autre gynécologue qui consulte Doctinet et sur Doctolib s’inquiète elle du lien de dépendance qui ces plateformes sont en train de créer. "S’y inscrire devient la condition sine qua non pour être bien référencée." En mars et avril, le service de consultation vidéo a été proposé presque gratuitement aux médecins. La startup prélève juste 1% des honoraires payés par le patient. "Oui mais en mai, combien nous coûtera-t-il ? Et que nous coûtera-t-il de sortir de ces plateforme, si nous le souhaitons ?...”
🔍 Avis & notations
Aucun avis