Existe-t-il vraiment des crèmes solaires respectueuses des océans ?

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Existe-t-il vraiment des crèmes solaires respectueuses des océans ?
En spray ou en lotion, parfumée ou à paillettes, la crème solaire est la star des plages depuis les années 1930 et les premiers congés payés. Résultat, pas moins de 0,8 litre de crème se dilue chaque seconde dans les océans, soit 25 000 tonnes par an. 

Or, si elles protègent notre peau des UV, ces crèmes détruisent peu à peu les récifs coraliens et autres animaux marins. Avec la multiplication des alertes scientifiques sur le sujet, des produits "éco-friendly" ont vu le jour. 

Ces crèmes - "bio", "minérale" ou encore "protège le corail" - sont-elles réellement inoffensives pour les océans ? We Demain fait le point. 


Crèmes chimiques vs crèmes minérales
Les filtres UV, présents dans toutes les crèmes, peuvent être chimiques ou "naturels". Pour les premiers, la liste d’études prouvant leur toxicité ne fait que s’allonger. 

L’oxybenzone, par exemple, est un perturbateur endocrinien qui favorise le blanchissement du corail et empêche la bonne reproduction des animaux marins. Et il n’est pas moins nocif pour les humains ! Hawaï a d’ailleurs voté l’interdiction des crèmes à base d’oxybenzone et d’octinoxate en 2018.

Les crèmes dites "bio" ou "naturelles" contiennent elles des filtres UV minéraux, à base de dioxyde de titane ou d’oxyde de zinc. En principe, ces composés sont plus respectueux de la faune marine, mais persiste un problème... de taille.

Pour éviter l’effet "traces blanches", certains fabricants utilisent le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc sous forme de nanoparticules. À cette taille minuscule (moins de 100 nanomètres), elles peuvent pénétrer n’importe quelle barrière, qu’il s’agisse de notre peau, de celle des dauphins, des coraux, et même le placenta ! 


Les nanoparticules : un danger de taille
Des nanoparticules qui ont des effets désastreux tant sur l’environnement que sur le corps humain. L’Agence nationale de sécurité du médicament recommande de ne pas utiliser de crème solaire qui en contient sur le visage ou sur la peau lésée (après un coup de soleil par exemple). 

Une étude de l’Université de Wageningen, au Pays-Bas, a par ailleurs observé que les nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc perturbaient le comportement alimentaire et la reproduction des moules. Certains poissons voient même leur code génétique modifié et donnent naissance à des hermaphrodites, ce qui empêche leur reproduction.

D’autres études avancent que les nanoparticules tueraient également le plancton. La recherche scientifique sur ces composés ne fait que commencer.


Démêler le vrai du faux
S’il vaut donc mieux acheter une crème dite "minérale", au dioxyde de titane ou à l’oxyde de zinc, encore faut-il en trouver une sans nanoparticule. Et comme ces dernières sont indétectables, ne reste qu’à faire confiance à la bonne foi du fabriquant. Si votre crème minérale s’étale facilement, sans laisser de filtre blanc sur la peau, il y a fort à parier qu’elle en contienne.

Plus généralement, il faut se méfier des appellations "eco-friendly" : aucun label cosmétique fiable propre au respect des océans n’existe en France. L’association Ambassades des océans a ainsi démontré que sur 6 crèmes solaires dites "respectueuses" de l’environnement et des coraux, 2 contenaient des agents toxiques, et toutes contenaient du dioxyde de titane et de l’oxyde de zinc, potentiellement en nanoparticules.

Pour aider les consommateurs dans leur choix de protection solaire, le laboratoire environnemental américain Haereticus a listé les ingrédients nocifs pour les océans : 
  • Toute forme de microplastique (perles, granules, etc)
  • Les nanoparticules de dioxyde de titane ou d’oxyde de zinc
  • L’oxybenzone 
  • L’octynozate (aussi appelé méthoxycinnamate d’éthylhexyle)
  • L’enzacamene (4-methylbenzylidene camphor), un dérivé du camphre
  • L’octocrylène 
  • L’acide 4-aminobenzoïque (PABA)
  • Les parabènes 
  • Le triclosan (hexachlorophène)

Les bombes de crèmes aérosols sont également à éviter, leur brume se disperse dans l’air, le sable et finit dans les océans.


Alors, quelles solutions adopter ?
Ne pas mettre de crème solaire avant de se baigner, mais en mettre après ne protège pas mieux la faune marine. L’évacuation des eaux usées est la première source de pollution chimique des océans. Seulement vingt minutes après avoir appliqué une protection solaire, elle est détectable dans l’urine. 

Pour protéger sa peau des UV et des risques de cancer cutanés, le mieux est donc... d’éviter de s’exposer au soleil entre 10 heures et 16 heures, recommande l’OMS. Et de se couvrir de vêtements et chapeaux. L’ombre d’un arbre ou d’un parasol crée aussi une barrière contre les UV. 

Lorsque qu’une crème solaire est vraiment indispensable (pour les enfants par exemple), reste à lire entre les lignes des étiquettes...


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