Agriculture intensive, artificialisation des sols et déforestation : dans son nouveau rapport le GIEC appelle à protéger les sols pour répondre à la crise climatique

© stock.adobe.com

Publié le  à 0 h 0

Déforestation

L’état des lieux chiffrés du GIEC sur les impacts de l’usage des sols sur le climat est implacable.

Notre système agricole et alimentaire génère 1/3 des émissions de gaz à effet de serre mondiales, dont 50% des émissions de méthane proviennent de l’élevage et des cultures de riz.

  • 8% des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont dues aux gaspillages et aux pertes de nourriture, qui représentent entre 25% et 30% de la production annuelle pour la consommation humaine. Ces gaspillages totalisent un coût de 1 000 milliards de dollars par an.
  • L’agriculture utilise ⅓ de toutes les terres émergées.
  • L’agriculture consomme les ¾ de l’eau douce de la planète.
  • 2 milliards d’adultes sont en surpoids ou obèses.
  • 820 millions de personnes souffrent de la faim.
  • L’érosion des sols est en forte hausse, ainsi que la diminution de la matière organique des sols ce qui entraîne une véritable stérilisation des terres.

Le GIEC avertit : nourrir 9,8 milliards de personnes en 2050 rendra la situation encore plus catastrophique si l’on poursuit le modèle actuel.

Si l’on poursuit avec le système actuel, pour nourrir 9,8 milliards de personnes en 2050 il faudrait :

  • 56% de nourriture supplémentaire par rapport à 2010 dans un scénario basé sur nos habitudes alimentaires actuelles (source : Fred Stolle), 
  • Ce qui veut dire une hausse des émissions de gaz à effet de serre à prévoir. 
  • Pour la viande et les produits laitiers il faudrait par exemple convertir en terres agricoles un espace d’une superficie deux fois plus grande que l’Inde ! 

A ce besoin de produire plus dans les scénarios basés sur nos systèmes actuels, s’ajoute les effets du dérèglement climatique qui aggrave la dégradation des sols en augmentant l’intensité des précipitations, les inondations, la fréquence et l’intensité des sécheresses, le stress thermique, les vents, l’élévation du niveau de la mer et l’action des vagues” explique le rapport. 

Les préconisations du GIEC : changer le système agricole et alimentaire mondial pour limiter l’emballement climatique et protéger nos vies. 

Le rapport préconise les changements de politiques publiques permettant les solutions suivantes si l’on veut pouvoir assurer un maintien du réchauffement climatique en-dessous de +1,5°C par rapport à 1900 (seuil au-dessus duquel le risque d’emballement climatique est important). Il cible entre autres :

  • En finir avec l’agriculture industrielle.
  • Se tourner vers des régimes alimentaires sains à base de plantes et de végétaux (végétariens et végétaliens) basés sur les céréales secondaires (orge, avoine, seigle, etc.), les légumineuses (pois, haricots, lentilles, etc.), les noix, les graines. 
  • Stopper le gaspillage alimentaire (inclus la consommation au-dessus des besoins nutritifs).
  • Assurer un usage optimal des terres afin qu’il émette moins de carbone, et une restauration des sols fragiles telles que les tourbières. 
  • Arbitrer entre l’usage des terres pour l’alimentation, le stockage de carbone via les forêts et la production d’énergie à partir de matière biologique.
  • Protéger les populations indigènes et soutenir l’émancipation des femmes.
  • Sécuriser des régimes fonciers traditionnels.

Le temps n’est vraiment plus à la procrastination. D’autant plus que « pour mettre en œuvre les recommandations de politiques publiques il faut repenser en profondeur le financement des activités agro-sylvo-pastorales en le recentrant sur les pratiques favorisant l’environnement », rappelle Alain Karsenty, chercheur au CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement) et membre du Conseil Scientifique de la FNH.

Chapo : 
Alors qu’au mois de juillet 2019, une hausse globale des températures du globe de + 1,2 C° (par rapport à l’ère pré-industrielle -1900) a été enregistrée, le GIEC sort un nouveau rapport alarmant sur le rôle des terres dans le dérèglement climatique : usages pour l’agriculture, artificialisation des sols et déforestation. 1200 pages pour un constat sans appel : pour maintenir l’augmentation des températures mondiales à +1,5°C, nous devons impérativement changer notre système agricole et alimentaire destructeur de nature et émetteur de gaz à effet de serre. La gestion et l’utilisation des terres actuellement en vigueur dans le monde n’est tout simplement plus tenable pour l’Humanité et les écosystèmes. Voici les grandes conclusions du rapport...
Catégorie : 
Enjeux 1 : 
Domaines d’application 1 : 
Bloc Thématiques (Article 1) : 
Image carré (304*304px) : 
Bloc Thématiques (Article 2) : 
Bloc Thématiques (Article 3) : 
Enjeux 2 : 
Enjeux 3 : 
Image rectangle (610*304px) : 
Domaines d’application 2 : 

🔍 Avis & notations

Avis des lecteurs de Agriculture intensive, artificialisation des sols et déforestation : dans son nouveau rapport le GIEC appelle à protéger les sols pour répondre à la crise climatique :
Aucun avis
Aucun avis

Un commentaire ? Votre avis, lancement d'un débat ? Question ?

💬 Réagir à cet article Agriculture intensive, artific Publiez votre commentaire ou posez votre question...