La France va emprunter 260 milliards d’euros en 2021, majoritairement à taux négatifs, une bonne affaire !

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C’est tout le paradoxe de cette situation ubuesque, avec des taux négatifs pour certains États comme la France. Emprunter rapporte de l’argent et coûte aux prêteurs ! C’est bien loin d’être une mauvaise opération financière. Le taux moyen des emprunts effectués sur les marchés financiers par l’Etat à court terme était de -0.56% en 2020.

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Dette de la France : 120% du PIB en 2020

La dette publique française pourrait approcher les 120 % du PIB en fin d’année, contre moins de 100 % l’année dernière. Certes, environ la moitié de ce nouvel endettement est liée à la chute du PIB – le dénominateur du ratio d’endettement – ce qui devrait être temporaire. Il reste que l’État a dépensé « quoiqu’il en coûte » pour contrôler l’épidémie et limiter ses effets sur l’économie. Le besoin en financement n’explose pas pour autant.

+260 milliards d’euros sur l’ardoise de la France

"Nous prévoyons toujours un environnement favorable avec des taux faibles et négatifs sur une bonne partie des émissions", a assuré le patron de l’Agence France Trésor. La France prévoit toujours de lever 260 milliards d’euros à moyen et long terme sur les marchés en 2021 dans des conditions de financement encore très favorables, a confirmé mercredi l’Agence France Trésor.

Rien d’exceptionnel pour 2021

Le montant des émissions prévues pour 2021 est équivalent à celui de 2020, qui a constitué un record pour une année. Il est aussi similaire à la prévision de septembre et ne devrait pas évoluer même avec "une éventuelle révision à la hausse du déficit budgétaire d’ici à l’adoption définitive de la loi de finances pour 2021", assure l’AFT dans un communiqué. Cette éventuelle hausse par rapport au projet de loi de Finances 2021 présenté fin septembre "sera couverte par l’augmentation de l’encours des titres à court terme", indique-t-elle.

Les émissions à moyen et long terme initialement prévues pour 2020 s’élevaient à 205 milliards d’euros. Les mesures de soutien à l’économie afin de faire face aux conséquences des restrictions sanitaires pour lutter contre la propagation du Covid-19 en ont provoqué de nouvelles. Elles correspondent à 11,6% du Produit intérieur brut français de l’année.

Emprunter à taux négatif, c’est bien, mais il faudra quand même rembourser !

Malgré cette forte hausse, l’Etat français s’est endetté à des conditions historiquement favorables : en 2020, le taux d’intérêt moyen pour les émissions à moyen et long terme a été de -0,14%, contre +0,11% en 2019 et +0,53% en 2018. La France émet actuellement à des taux négatifs "jusqu’à 20 ans de maturité résiduelle", relève l’Agence France Trésor. Les rendements des obligations ont baissé malgré la crise en raison de l’action de la Banque centrale européenne, qui a annoncé vouloir injecter 1.350 milliards d’euros jusqu’à juin 2021 dans le cadre de son programme de rachat de dettes privées et publiques PEPP. La France prévoit aussi de lever 18,8 milliards d’euros à court terme sur les marchés en 2021. En 2020, elle a emprunté à court terme à un taux d’intérêt de -0,56% en moyenne.

Et la dette COVID ?

Si l’annulation de la dette COVID n’est pas l’ordre du jour, il faut bien se rappeler qu’il ne s’agit pas d’une dette à laquelle ont souscrits les assureurs et autres établissements financiers. Les épargnants ne doivent donc pas paniquer en apprenant qu’une potentielle annulation de la dette est possible. Mais le gouvernement a précisé que l’annulation de la dette n’était pas envisageable. Fin du débat. Pour le gouvernement, le souci est l’épargne trop important des particuliers. Toujours la même rengaine.

Ainsi le site du Trésor indique : "Certains proposent que la Banque Centrale Européenne (BCE) « annule » les dettes publiques acquises dans le cadre de ses opérations d’assouplissement quantitatif. Cette annulation, prohibée par le traité, créerait en réalité plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. La BCE a acquis ces obligations souveraines auprès de banques commerciales contre de la « monnaie banque centrale », c’est-à-dire en créditant les comptes qu’elles détiennent auprès d’elle – ce qu’on appelle les réserves des banques. Ces réserves portent actuellement un taux d’intérêt négatif : la BCE est donc rémunérée pour les conserver. Si l’inflation ressurgit (ce qui est souhaitable), la BCE devra remonter ses taux et verser des intérêts sur ces réserves. La méthode normale serait d’utiliser le rendement de son portefeuille pour rémunérer les réserves. Cependant, si les obligations publiques à l’actif étaient « annulées », cette ressource disparaîtrait. Dans ce cas, la BCE devrait soit puiser dans ses fonds propres, soit créer de la « monnaie banque centrale » supplémentaire. Dans le premier cas, elle devrait être recapitalisée par les États (qui sont ses actionnaires) ou – plus probablement – cesser de leur verser des dividendes, et donc les priver d’une ressource, ce qui aboutirait in fine à reconstituer la dette que l’on cherchait à alléger. Dans le second cas, la création monétaire reviendrait à appuyer sur l’accélérateur des prix en même temps qu’elle appuierait sur le frein (en montant les taux). Le retour de l’inflation peut paraître théorique aujourd’hui. Toutefois il est difficile de prédire ce qui se passera dans les décennies à venir. Pourquoi oblitérer l’instrument monétaire pour résoudre un problème qui n’existe pas ? Aujourd’hui, l’économie mondiale souffre en effet d’un excès d’épargne privée : les États qui parviennent à conserver la confiance des investisseurs n’auront pas de mal à se financer dans les années à venir."

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