Dividende sociétal et écologique : une parade contre le greewashing ?

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Des sociétés à mission reversent une partie de leurs bénéfices auprès de fonds à impacts, du vrai dividende sociétal ou de la communication bien sentie ?

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Sociétés à mission, késako ?

Le terme « société à mission » désigne en France les formes d’entreprise qui se donnent statutairement une finalité d’ordre social ou environnemental en plus du but lucratif.

Création du dividende sociétal

Au début de l’année 2023, deux sociétés de renom, la MAIF, l’assureur militant, ainsi que le Crédit Mutuel, la banque sans actionnaires, toutes deux sociétés à mission ont donc annoncer, non sans en faire largement la communication sur tous les médias, la mise en place d’un fonds alimenté respectivement de 10% des bénéfices nets pour la MAIF et de 15% des bénéfices nets pour le Crédit Mutuel Alliance Fédérale afin de financer leurs bonnes œuvres.

Une initiative qui en appelle d’autres...

Mis en place début 2023, les fonds ne sont pas encore versés. En attendre des effets serait aller bien vite en besogne. Le souhait, au-delà des effets médiatiques, et de lutte avérée contre le greenwashing, ce serait de créer une certaine émulation auprès d’autres entreprises. Ce qui semble gênant pour une partie des observateurs reste cette opposition systématique entre les dividendes sociétaux et les dividendes versés aux actionnaires ou la rémunération des parts sociales des banques ou mutuelles (ce qui est sensiblement la même chose). Ainsi ces groupes mutualistes qui se targuent de ne pas avoir d’actionnaires, ont tout de même des sociétaires, dont les parts sociales sont rémunérées. Cela ressemble peu ou prou à des dividendes, mais il est vrai que la grande différence étant que cette rémunération est encadrée, pas plus de 2% de plus que la moyenne sur 3 ans du taux tmo, ce qui devrait donner pas loin de 3% au titre de l’année 2022. Un niveau de rémunération attractif pour un cours de part sociale ne baissant jamais dans les faits. À méditer.

Dividence écologique MAIF

MAIF crée le dividende écologique pour reverser chaque année une partie de ses bénéfices à la planète.
Dans un monde frappé de plein fouet par le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité, MAIF prend une décision inédite : désormais, 10% de ses bénéfices annuels seront alloués à des projets de solidarité climatique et de régénération de la biodiversité.

Concrètement, cette part des bénéfices financera trois types d’actions :

  1. Des projets de préservation et de régénération de la biodiversité (gestion durable des forêts, réhabilitation des zones humides, restauration des cours d’eau…) afin d’aider les collectivités locales à renforcer la résilience de leurs territoires face aux conséquences du dérèglement climatique.
  2. L’accompagnement des sociétaires MAIF face au dérèglement climatique par un bouquet de services de prévention, tels que la mise en place de mesures de barrières anti-inondations et de portes étanches ou la solidification des murs face au risque sécheresse. Le dividende financera tout ou partie de ces travaux pour les sociétaires les plus vulnérables, sous réserve de répondre à certains critères sociaux et d’exposition aux risques climatiques.
  3. Les mesures de l’association Prévention MAIF en faveur du climat.

MAIF n’a jamais eu d’actionnaires et a toujours réinvesti ses bénéfices pour assurer la pérennité de son modèle, la qualité du service rendu à ses sociétaires, l’épanouissement de ses collaborateurs et l’exercice de sa mission. En mettant en place cette nouvelle mesure extrêmement engageante, la mutuelle d’assurance prend ses responsabilités en agissant pour la planète, les personnes qui y vivent et les générations futures.

Dividende sociétal du Crédit Mutuel

Le Crédit Mutuel a l’habitude des coups de comm. Cette notion de dividende sociétal fait évidemment écho au dividende salarié, dont les débats politiques ont fait la une récemment. Afin de fuir les soupçons de GreenWashing, dont certaines banques souffrent, le Crédit Mutuel souhaite donc établir une totale transparence. « Pour une entreprise, il n’existe pas aujourd’hui de stratégie tenable sans la mise en place d’une stratégie environnementale et solidaire », assure Nicolas Théry, le président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale. « Nous avons beaucoup expérimenté et innové. Aujourd’hui, nous souhaitons donner une forme pérenne, simple et vérifiable à nos actions en créant un dividende sociétal », confirme Nicolas Théry. Ainsi, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui a le statut d’entreprise à mission, va verser 15% de son résultat net, soit 500 millions d’euros au titre des résultats 2021, dans un fonds dédié à la révolution environnementale et solidaire.

Ce fonds ainsi doté annuellement de 15% des bénéfices du CMAF pourra alimenter les postes suivants :

  • 50% seront investis dans des fonds à impacts ESG,
  • 35% permettront de proposer des tarifs plus avantageux aux plus modestes,
  • 15% alimenteront la filière mécénat du Crédit Mutuel (soutien financier d’associations caritatives, dont les Restos du Cœur, etc.).

L’adresse originale de cet article est https://www.francetransactions.com/...

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