Billets d’avion plus chers en 2026 : taxes sur le kérosène, doublement de la TVA

Dans le cadre de la recherche de nouvelles sources de recettes fiscales, le gouvernement pense à taxer le kérosène des avions pour les vols intérieurs.
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Echec de la taxation du kérosène au niveau européen
Après l’échec de la taxation du kérosène au niveau européen en 2023, faute d’accord à l’unanimité, la France avait déjà annoncé la couleur : la France taxera seule le kérosène sur tous les vols intérieurs. Cette mesure n’a jamais été mise en application. La recherche de 40 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires pourrait bien pousser le gouvernement à passer à l’action pour l’exercice 2026.
Taxation du kérosène sur tous les vols intérieurs
Si rien n’est encore acté, cette décision de 2023 devrait être probablement appliquée à partir de 2026. C’est du moins l’information annoncée ces derniers jours. Dans le cadre du budget 2026, Bercy envisage plusieurs hausses fiscales qui pourraient alourdir la facture des vols intérieurs. Une taxation du kérosène et un doublement de la TVA sont à l’étude.
La mise en place d’une taxe sur le kérosène est réclamée par les organisations écologistes pour freiner la pollution du transport aérien, qui croît plus vite que celle causée par les camions et les navires. En 2022, le transport aérien a produit 800 millions de tonnes de CO2, soit 2 % des émissions de CO2 de la planète.
Impôt 2026 : diminution de la réduction fiscale liée aux dons aux associationsLa réduction fiscale accordée aux dons aux associations ne devrait pas être revue à la baisse en 2026 (c) FranceTransactions.comChaque année, les associations craignent le tour de vis fiscal concernant les dons effectués. Quid de l’année fiscale 2026 ?
Une exonération vieille de 80 ans
La suppression de l’exonération de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, sur le kérosène utilisé pour les trajets intérieurs, serait une première depuis 80 ans. Aligner la fiscalité de ce carburant sur celle de l’essence ou du diesel, une idée défendue depuis longtemps par les écologistes. Aujourd’hui, cette exonération repose sur un traité international signé en 1944. Elle ne peut être abolie à l’échelle mondiale qu’avec l’accord unanime des 190 États membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale.
Mais pour les vols en France, l’exécutif a les mains libres. À la clé, 660 millions d’euros de recettes potentielles pour l’État… et une hausse moyenne de 60 euros pour un aller-retour en avion sur le territoire.
Un vol Paris-Nice à moitié composé de taxes
Autre piste évoquée par Bercy : doubler la TVA sur les vols intérieurs. Elle passerait de 10 à 20 %, ce qui représenterait environ 13 euros de plus par billet. Sur un vol Paris-Nice affiché à 130 euros, près de la moitié du prix serait alors constitué de taxes et redevances : taxe de solidarité, de sûreté, nuisances sonores, redevances aéroportuaires… Une troisième mesure viserait spécifiquement les aéroports d’Île-de-France. L’idée : instaurer une taxe d’un euro par passager, à l’arrivée comme au départ, pour financer les transports publics via Île-de-France Mobilités. L’État table sur 88 millions d’euros de recettes supplémentaires avec cette taxe.
En additionnant l’ensemble, les mesures à l’étude pèseraient près d’un milliard d’euros sur les compagnies et les passagers. De quoi inquiéter les acteurs du secteur. « La France est déjà championne d’Europe de la fiscalité aérienne », prévient Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français. Le trafic domestique reste fragile, et loin du niveau d’avant-Covid. « Pendant que nos voisins soutiennent leur attractivité touristique, nous prenons le chemin inverse. » Une chose est sûre : si ces pistes se concrétisent, voler en France coûtera nettement plus cher.
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